Tokyo, Fall of 2009
A series of international meetings brings us back in Japan, this time in Tokyo (a few years back, we were in Nara) . A couple of holes in the agenda allow us a few outings. Am with Sylvia and André; Cynthia is joining me later on in our stay (her first Asian stop on her way to South-East Asia...)
Sunshine brings us to parks and shrines. First the East Gardens of the Imperial Palace (photo thanks to John W picked up from Flicker), built on the grounds of the Edo Castle (gone), a fairly recent realisation (1968) incorporating remnants (walls) of the old castle. The Gardens are adjacent to the Imperial Palace, where the Emperor lives, and which is not accessible except once or twice a year. Much of the original buildings that constituted the Palace were destroyed by earthquakes and fire – and that includes fire-bombing by the Allied in 1945 which destroyed pretty well all of what was left of the original Meiji Palace. It is from the basement of the concrete library that the emperor declared the capitulation of Japan in August 1945.
There is a great film, The Sun, the last of a trilogy by Russian director Aleksandr Sokurov on “dictators” - he did one on Lenin, then Hitler – that is fascinating, showing Hirohito in the very last days before capitulation, as he was briefed and advised by the cabinet, so sheltered and so fragile in a way; there is that scene where GIs are making fun of him, taking pictures with him, while he is taking a breath of fresh air out of his underground compound – how humbling it must have been for him and the whole of Japan! (On "The Sun" and Sokurov see NYT review http://www.nytimes.com/2009/11/15/movies/15lim.html?_r=1&scp=1&sq=sokurov&st=cse) Closer to now, the current emperor and his wife were in Canada earlier this year for a long cross-Canada visit – a human interest story: while in Toronto they reunited with their tennis coach-partner of some 50 years ago that now lives around here…
On the occasion of the “20th Anniversary of the Enthronement of His Majesty the Emperor”, they are having a special exhibition of bonsai – 14 are on display, one of which goes back 550 years, 84 cm high, and is said to have been “cherished” by the third shogun – amazing!
The East Gardens are a vast expanse, but not the next garden we see, the Koishikawa Korakuen, one of Tokyo's oldest and most beautiful Japanese landscape gardens, built by close relatives of the Tokugawa Shogun in the early Edo Period. No different than other Japanese (or for that matter Chinese) gardens, it attempts to reproduce famous landscapes from China and Japan in miniature, using a pond, stones, plants and a man made hill. It is particularly attractive with the leaves turning, and in the quietness of the morning, walking around the lake (which is representing lake Biwa, the largest in Japan). We are told it is worth a visit in late February, especially that a weeping cherry tree near the garden's entrance is then in full bloom.
While we are in the area, we visited the Yasukuni Shrine, a Shinto worshipping place dedicated to spirits of war heroes (some 2 million of them), a well-known shrine and highly controversial as it included the enshrinement of WWII war criminals, and because the Prime Minister visits it every year to pay his respect to those who died for the country (Koisumi in this picture, a couple of years ago). Not seen lightly by surrounding countries like China, victims of the big “Greater East Asia Co-Prosperity Sphere” push that was the war! On the grounds of the shrine is the modern military museum, Yushukan, that exhibits among other things a vintage fighter plane (“type-O carrier-based fighter”) used during the “Greater East Asian War”, mainly against China.
Staying at the Grand Prince Akasaka Hotel, where “by a clear day” (it happened twice!) you can see the Fujiyama, snow-capped, profiling in the distance!
Tokyo, November 2009
samedi 21 novembre 2009
Tsukiji (築地市場 Tsukiji shijō): le plus grand marché aux poissons au monde!
Tsukiji (築地市場 Tsukiji shijō): le plus grand marché aux poissons au monde!
Non pas que les marchés aux poissons nous intéressent particulièrement, mais puisque celui-ci est apparemment le plus grand au monde et que c’est quelque chose à voir selon les guides touristiques, nous nous y sommes rendus…à 5 heure du matin! Oui, puisque c’est à ce moment-là que les choses sont à leur meilleur! C’est effectivement peu après que commencent les enchères pour le thon, et c’est là l’attraction. Dans une salle à part toute éclairée au néon s’étalent sur le plancher de ciment nu des dizaines de carcasses de thon gelés, la queue coupée, de tailles différentes mais toutes impressionnantes, allant je dirais d’un à deux mètres de long(on nous informe qu’ils peuvent faire jusqu’à 300 kilos!), portant toutes un numéro, et que les « spécialistes en poisson » s’occupent à examiner pics en main, picotant l' extrémité exposée du poisson pour présumément en juger de la qualité, et ce faire une idée du prix qu’ils sont prêts à offrir à l’encan (photo ci-contre, gracieuseté de www.cityzeum.com) C’est après cet examen que des enchères sporadiques, ici et là, surgissent (il y a un temps où les touristes pouvaient se promener parmi les thons étendus! Ils sont maintenant cordonner au centre de la pièce – on en a même interdit l’accès pour un temps l’an passé, pour se raviser récemment – d’où ils ne peuvent plus que prendre des photos, mais sans flash!)
On sort de l’endroit, tout en évitant camions et charriots qui se promènent à grande vitesse tout autour, dans l’obscurité du petit matin et tout en ignorant royalement curieux et visiteurs – on veut bien vous faire sentir que vous êtes des intrus! – pour déambuler dans l’énorme marché lui-même où les grossistes s’affairent dans leurs étals respectifs à préparer ce qu’ils offriront dans quelques heures, qui des anguilles, qui des pieuvres, qui d’autres variétés à l’infini de poissons et de fruits de mer. Cynthia se fait même éclabousser, de sang ou de quelque fluide d’un poisson qu’on vient de nettoyer et que l’on jette comme çà sur la pile déjà entassée sur la table près de laquelle nous passons – il faut donc tenir ses distances! N’empêche que je prends bien les photos que je veux, et à la distance que je veux…
On raconte dans les musées que c’est le shogun, le premier d’une longue lignée (donc au tournant du 17e siècle), qui aurait vu à ce que des pêcheurs avoisinants viennent s’installer à proximité de sa capitale, Edo, pour le nourrir, lui et son entourage au palais, et leur aurait permis également de desservir la populace du coin («plus de monde en mange, plus il est frais le poisson…! ») C’est après le grand tremblement de terre de 1923 qui aurait détruit le site initial du marché, que ce dernier s’est établi à Tsukiji, au sud de la ville.
En chiffres, Tsukiji, par jour, c’est apparemment plus de 2 246 tonnes de poissons et autres produits de la mer, originaires de partout à travers le monde, près de 450 espèces de poissons en montre, et plus de 10,000 marchands et acheteurs de la ville qui viennent y transiger. C’est véritablement le « ventre de Tokyo » et çà me rappelle les Halles à Paris (du temps qu’elles étaient « dans » Paris même!)
Ci-contre, le marché aujourd’hui; ce qui donne une idée de l’étendue…(gracieuseté www.cityzeum.com)
L’endroit est truffé de petites boutiques de tout acabit, et de restaurants également qui ne sont là que pour satisfaire les appétits très matinaux et vous servir le sushi probablement le plus frais au monde!
Tokyo, le 20 novembre 2009
P.S. Le thon est une espèce menacée; un court vidéo accompagne un article du Washington Post sur la question (http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/video/2007/11/07/VI2007110701905.html) filmé en grande partie au marché Tsukiji
Non pas que les marchés aux poissons nous intéressent particulièrement, mais puisque celui-ci est apparemment le plus grand au monde et que c’est quelque chose à voir selon les guides touristiques, nous nous y sommes rendus…à 5 heure du matin! Oui, puisque c’est à ce moment-là que les choses sont à leur meilleur! C’est effectivement peu après que commencent les enchères pour le thon, et c’est là l’attraction. Dans une salle à part toute éclairée au néon s’étalent sur le plancher de ciment nu des dizaines de carcasses de thon gelés, la queue coupée, de tailles différentes mais toutes impressionnantes, allant je dirais d’un à deux mètres de long(on nous informe qu’ils peuvent faire jusqu’à 300 kilos!), portant toutes un numéro, et que les « spécialistes en poisson » s’occupent à examiner pics en main, picotant l' extrémité exposée du poisson pour présumément en juger de la qualité, et ce faire une idée du prix qu’ils sont prêts à offrir à l’encan (photo ci-contre, gracieuseté de www.cityzeum.com) C’est après cet examen que des enchères sporadiques, ici et là, surgissent (il y a un temps où les touristes pouvaient se promener parmi les thons étendus! Ils sont maintenant cordonner au centre de la pièce – on en a même interdit l’accès pour un temps l’an passé, pour se raviser récemment – d’où ils ne peuvent plus que prendre des photos, mais sans flash!)
On sort de l’endroit, tout en évitant camions et charriots qui se promènent à grande vitesse tout autour, dans l’obscurité du petit matin et tout en ignorant royalement curieux et visiteurs – on veut bien vous faire sentir que vous êtes des intrus! – pour déambuler dans l’énorme marché lui-même où les grossistes s’affairent dans leurs étals respectifs à préparer ce qu’ils offriront dans quelques heures, qui des anguilles, qui des pieuvres, qui d’autres variétés à l’infini de poissons et de fruits de mer. Cynthia se fait même éclabousser, de sang ou de quelque fluide d’un poisson qu’on vient de nettoyer et que l’on jette comme çà sur la pile déjà entassée sur la table près de laquelle nous passons – il faut donc tenir ses distances! N’empêche que je prends bien les photos que je veux, et à la distance que je veux…
On raconte dans les musées que c’est le shogun, le premier d’une longue lignée (donc au tournant du 17e siècle), qui aurait vu à ce que des pêcheurs avoisinants viennent s’installer à proximité de sa capitale, Edo, pour le nourrir, lui et son entourage au palais, et leur aurait permis également de desservir la populace du coin («plus de monde en mange, plus il est frais le poisson…! ») C’est après le grand tremblement de terre de 1923 qui aurait détruit le site initial du marché, que ce dernier s’est établi à Tsukiji, au sud de la ville.
En chiffres, Tsukiji, par jour, c’est apparemment plus de 2 246 tonnes de poissons et autres produits de la mer, originaires de partout à travers le monde, près de 450 espèces de poissons en montre, et plus de 10,000 marchands et acheteurs de la ville qui viennent y transiger. C’est véritablement le « ventre de Tokyo » et çà me rappelle les Halles à Paris (du temps qu’elles étaient « dans » Paris même!)
Ci-contre, le marché aujourd’hui; ce qui donne une idée de l’étendue…(gracieuseté www.cityzeum.com)
L’endroit est truffé de petites boutiques de tout acabit, et de restaurants également qui ne sont là que pour satisfaire les appétits très matinaux et vous servir le sushi probablement le plus frais au monde!
Tokyo, le 20 novembre 2009
P.S. Le thon est une espèce menacée; un court vidéo accompagne un article du Washington Post sur la question (http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/video/2007/11/07/VI2007110701905.html) filmé en grande partie au marché Tsukiji
Kabuki – ou le théâtre populaire japonais
Kabuki – ou le théâtre populaire japonais
Parce que c’est effectivement une activité populaire, du théâtre qui tranche avec son cousin plus classique et symbolique – le théâtre Noh – par les thèmes que l’on y traite et la façon beaucoup plus descriptive de les rendre.
Nous nous rendons au théâtre le plus célèbre de Tokyo pour le genre – Kabuki-za – dans le district de Ginza, un bâtiment dans un style bien Japonais mais plutôt baroque (qui essaie de rappeler l’architecture des palais d’Edo je présume - photo ci-haut). Il y est depuis 1889, a subi plusieurs reconstructions – suite à des tremblements de terre et aux bombardements de la Seconde Guerre - et on s’apprête à le fermer au début de l’an prochain, pour 2 ou 3 ans, le temps d’y conduire d’importants travaux de modernisation!) http://en.wikipedia.org/wiki/Kabukiza
Nous n’y voyons que 2 des premiers actes d’un long drame intitulé « le trésor de 47 loyaux serviteurs » - Kanadehon Chūshingura (仮名手本忠臣蔵) - qui raconte comment 47 loyaux samouraïs ont vengé leur maître-prince, injustement puni et exécuté, en tuant l’officiel responsable de sa chute, pour ensuite se faire hara-kiri eux-mêmes, tous ensemble, le même jour. On se serait inspiré de faits véritables du début du 18e siècle (l'incident Akō). Que deux actes, environ deux heures, parce que la pièce en fait près de 7 heures, sans compter les intermissions, servie en 8 actes, de 11heure le matin à 9 heure le soir – on comprend où Lepage a trouvé son inspiration pour Lipsynch (voir le bourlinblogue, en juin dernier)! Pour deux actes seulement, on paye « à l’acte », 900 yen pour les deux actes – 400 yen pour le guide audio, indispensable si on veut suivre un peu – et on vous cantonne au dernier étage, au 4e. Une place aux premières loges pour la durée du spectacle coûte 16,000 yen (soit environ C$200) http://www.shochiku.co.jp/play/kabukiza/theater/.
Le kabuki a connu plusieurs permutations dans sa forme et son exécution depuis sa création au tout début du 17e siècle à Kyoto. De spectacle dansant exécuté uniquement par des femmes à ses débuts, il a connu son apogée de la fin du 17e siècle au tournant du 19e siècle comme représentation théâtrale, jouée par des hommes seulement (les interprètes féminines ont été bannies bien tôt parce que certaines pouvaient s’adonner dit-on à la prostitution, ce qui selon les autorités du temps ne pouvait que "dégrader" l’art du Kabuki!)
(Ci-contre deux acteurs célèbres vers la fin du 18e, Bando Zenji et Sawamura Yodogoro) De fait, le kabuki en est venu à constituer l’inspiration, sinon le cœur, de la culture populaire, un événement social certainement où tous se retrouvaient pour la journée, alternant entre le théâtre et les maisons de thé avoisinantes où l’on se retrouvait en bonne compagnie, ou encore le sujet d’estampes de gravure sur bois qui restent encore aujourd’hui très recherchés comme objets de collection. (Ce n’est pas par hasard que nous rapportons comme souvenir du Japon une estampe, un original datant du milieu du 19e siècle, représentant l’un des caractères de cette pièce).
Le kabuki aurait connu une recrudescence avec le retour de l’empereur aux commandes (la révolution Meiji en 1868), la fin du shogunat et des samouraïs, et l’ouverture à l’ouest; le kabuki est devenu respectable! Aujourd’hui, le kabuki demeure la forme la plus populaire du théâtre traditionnel au Japon, avec ses acteurs qui sont souvent des vedettes de la télévision ou du cinéma (çà se voyait aux applaudissements variés à l’annonce des interprètes de la représentation à laquelle nous avons assisté, où l’un des rôles principaux était tenu par un de ces « trésors vivants nationaux» - une notion toute japonaise selon laquelle on protège ou soutient par la loi ceux qui incarnent, par leur savoir-faire exceptionnel, des valeurs culturelles immatérielles, un acteur ou un peintre par exemple!)
Le kabuki reste souvent la source de séries télévisés et de longs métrages au Japon. Il s’exporte et se consomme à l’étranger également où se produisent souvent les troupes kabuki venues du Japon (la première pièce kabuki que j’ai vue, c’est à Ottawa dans les années 70!) Le kabuki est classé par l’UNESCO comme l’un des chefs d’œuvre du patrimoine immatériel de l’humanité. http://en.wikipedia.org/wiki/Kabuki
Touche finale : une fois la représentation terminée, un dernier commentaire sur le guide audio contrastant le théâtre de l’occident et le kabuki, faisant valoir comparativement le caractère tout à fait non-intellectuel de ce dernier…certainement vrai si on le compare au théâtre moderne à la Samuel Beckett, mais moins si on se rapproche du théâtre d’une époque contemporaine au kabuki, tel celle de Shakespeare…
Tokyo, novembre 2009
Parce que c’est effectivement une activité populaire, du théâtre qui tranche avec son cousin plus classique et symbolique – le théâtre Noh – par les thèmes que l’on y traite et la façon beaucoup plus descriptive de les rendre.
Nous nous rendons au théâtre le plus célèbre de Tokyo pour le genre – Kabuki-za – dans le district de Ginza, un bâtiment dans un style bien Japonais mais plutôt baroque (qui essaie de rappeler l’architecture des palais d’Edo je présume - photo ci-haut). Il y est depuis 1889, a subi plusieurs reconstructions – suite à des tremblements de terre et aux bombardements de la Seconde Guerre - et on s’apprête à le fermer au début de l’an prochain, pour 2 ou 3 ans, le temps d’y conduire d’importants travaux de modernisation!) http://en.wikipedia.org/wiki/Kabukiza
Nous n’y voyons que 2 des premiers actes d’un long drame intitulé « le trésor de 47 loyaux serviteurs » - Kanadehon Chūshingura (仮名手本忠臣蔵) - qui raconte comment 47 loyaux samouraïs ont vengé leur maître-prince, injustement puni et exécuté, en tuant l’officiel responsable de sa chute, pour ensuite se faire hara-kiri eux-mêmes, tous ensemble, le même jour. On se serait inspiré de faits véritables du début du 18e siècle (l'incident Akō). Que deux actes, environ deux heures, parce que la pièce en fait près de 7 heures, sans compter les intermissions, servie en 8 actes, de 11heure le matin à 9 heure le soir – on comprend où Lepage a trouvé son inspiration pour Lipsynch (voir le bourlinblogue, en juin dernier)! Pour deux actes seulement, on paye « à l’acte », 900 yen pour les deux actes – 400 yen pour le guide audio, indispensable si on veut suivre un peu – et on vous cantonne au dernier étage, au 4e. Une place aux premières loges pour la durée du spectacle coûte 16,000 yen (soit environ C$200) http://www.shochiku.co.jp/play/kabukiza/theater/.
Le kabuki a connu plusieurs permutations dans sa forme et son exécution depuis sa création au tout début du 17e siècle à Kyoto. De spectacle dansant exécuté uniquement par des femmes à ses débuts, il a connu son apogée de la fin du 17e siècle au tournant du 19e siècle comme représentation théâtrale, jouée par des hommes seulement (les interprètes féminines ont été bannies bien tôt parce que certaines pouvaient s’adonner dit-on à la prostitution, ce qui selon les autorités du temps ne pouvait que "dégrader" l’art du Kabuki!)
(Ci-contre deux acteurs célèbres vers la fin du 18e, Bando Zenji et Sawamura Yodogoro) De fait, le kabuki en est venu à constituer l’inspiration, sinon le cœur, de la culture populaire, un événement social certainement où tous se retrouvaient pour la journée, alternant entre le théâtre et les maisons de thé avoisinantes où l’on se retrouvait en bonne compagnie, ou encore le sujet d’estampes de gravure sur bois qui restent encore aujourd’hui très recherchés comme objets de collection. (Ce n’est pas par hasard que nous rapportons comme souvenir du Japon une estampe, un original datant du milieu du 19e siècle, représentant l’un des caractères de cette pièce).
Le kabuki aurait connu une recrudescence avec le retour de l’empereur aux commandes (la révolution Meiji en 1868), la fin du shogunat et des samouraïs, et l’ouverture à l’ouest; le kabuki est devenu respectable! Aujourd’hui, le kabuki demeure la forme la plus populaire du théâtre traditionnel au Japon, avec ses acteurs qui sont souvent des vedettes de la télévision ou du cinéma (çà se voyait aux applaudissements variés à l’annonce des interprètes de la représentation à laquelle nous avons assisté, où l’un des rôles principaux était tenu par un de ces « trésors vivants nationaux» - une notion toute japonaise selon laquelle on protège ou soutient par la loi ceux qui incarnent, par leur savoir-faire exceptionnel, des valeurs culturelles immatérielles, un acteur ou un peintre par exemple!)
Le kabuki reste souvent la source de séries télévisés et de longs métrages au Japon. Il s’exporte et se consomme à l’étranger également où se produisent souvent les troupes kabuki venues du Japon (la première pièce kabuki que j’ai vue, c’est à Ottawa dans les années 70!) Le kabuki est classé par l’UNESCO comme l’un des chefs d’œuvre du patrimoine immatériel de l’humanité. http://en.wikipedia.org/wiki/Kabuki
Touche finale : une fois la représentation terminée, un dernier commentaire sur le guide audio contrastant le théâtre de l’occident et le kabuki, faisant valoir comparativement le caractère tout à fait non-intellectuel de ce dernier…certainement vrai si on le compare au théâtre moderne à la Samuel Beckett, mais moins si on se rapproche du théâtre d’une époque contemporaine au kabuki, tel celle de Shakespeare…
Tokyo, novembre 2009
mardi 3 novembre 2009
Paris & Toronto: 2 opéras et une exposition…
Vus au cours des dernières semaines…
La Flûte enchantée - Impempe Yomlingo
http://www.chatelet-theatre.com/2009-2010/lyrique/la-flute-enchantee-2,361
Au Châtelet, à Paris. Mozart servi à la sud-africaine – et quel spectacle époustouflant! C’est plus qu’une simple version de l’œuvre iconique qui aurait été traduite en une langue étrangère, mais bien une production tout à fait remaniée (si un peu amputée de quelques arias) pour mieux saisir le caractère tout à fait africain que l’on a bien voulu lui donner.
Une nouvelle lecture de la fable, aux accents très ancrés dans la culture de ce coin d’Afrique. Une trentaine de marimbas (ces espèces de xylophone aux lames de bois propres à l’Afrique et l’Amérique latine) comme orchestre symphonique, de part et d’autre d’une scène au plan fort incliné, où les personnages s’exécutent tout en donnant presque un air d’improvisation à leur performance. Prestation endiablée du chef d’orchestre - surtout en donnant l’ouverture - qui se substitue à d’autres joueurs de marimbas tout au long de l’opéra. Vocalement, je ne suis pas sûr que tous les interprètes aient la voix à la hauteur de leur personnages (certainement pas la Reine de la Nuit), mais tout çà s’estompe devant l’impression magistrale de l’ensemble. Manifestement apprécié par une salle comble (nous sommes à la dernière) qui gratifie la troupe de 5 encore!
Produit par la compagnie sud-africaine l'Isango Portobello Company, donné en différents patois sud-africains, entrecoupés d’anglais, avec sous-titres en français en marge de la scène.
Fellini – la Grande Parade
http://www.jeudepaume.org/?page=article&idArt=830&lieu=1
Au Jeu de Paume, à Paris. Qui lance un mois de célébration « Fellinienne » - Tutto Fellini! - dans la ville, dont une rétrospective à la Cinémathèque et une série de conférences à l’Institut culturel italien local.
Organisée en thèmes et plus ou moins chronologiquement. Mélanges de photos, d’affiches originales, d’extraits de films, d’entrevues, avec lui et d’autres dont Pasolini. Moments forts de sa carrière : La Strada, La Dolce Vita – dont la célèbre scène du « presque-baiser » d’Anita Ekberg et Marcello Mastroianni dans la fontaine de Trévi, de l’eau jusqu’aux genoux, est l’emblème de l’exposition – Juliette des Esprits, 8 ½, Satyricon, Fellini Roma, Amarcord, et Casanova de Fellini. Et puis les femmes, de la sienne, Guilietta Masina, à toutes ces anonymes plantureuses qui ornent et définissent en grande partie ses films, symbole tantôt de fertilité, tantôt de sexualité inassouvie, tant chez les adolescents que chez les curés…
C’est la journée d’ouverture, et le directeur de la Fondazione Federico Fellini, si je ne me trompe pas, est là sur place pour commenter l’exposition alors que nous la visitons en petit groupe…
The nightingale and other fables
(photo: Olga Peretyatko as The Nightingale (left) and Ilya Bannik as The Emperor in the Canadian Opera Company's production of The Nightingale and Other Short Fables. MICHAEL COOPER PHOTO)
Un peu d’histoire, gracieuseté de Wikipédia:
« Igor Stravinski commença Le Rossignol en 1908. La composition fut interrompue en 1909, après le premier acte, lorsque Diaghilev commanda au compositeur son premier ballet, L'Oiseau de feu.
« En 1913, après le succès des deux autres ballets du compositeur (Petrouchka et Le Sacre du printemps), le Théâtre Libre de Moscou lui demanda de terminer la composition de l'opéra. Stravinski, étant conscient de l'évolution de son style musical depuis cinq ans, tenta de faire accepter le premier acte seul comme une œuvre complète. Cependant, le refus du Théâtre Libre force le compositeur à revoir l'acte I comme prologue, justifiant ainsi les différences de style avec le reste de l'opéra. Cependant, alors que Stravinski achève la composition, le Théâtre Libre fait faillite, mais, aussitôt, Diaghilev décide de monter l'opéra aux Ballets russes.
« L'œuvre fut créée le 26 mai 1914, sous la direction de Pierre Monteux, avec des décors et des costumes d'Alexandre Benois. À l'initiative de Diaghilev, les chanteurs étaient dans la fosse et étaient joués par des danseurs sur la scène. »
Wow! Quelle production! Sans doute que la musique et l’opéra suffisent à rendre cette œuvre mémorable, mais l’intégration du jeu de marionnettes que contribue Lepage, en plus de la mise en scène qu’on lui connaît, dans ce cas-ci fait toute une différence. En plus de quoi, pour ajouter au spectacle, les chanteurs (accompagnant les marionnettes) qui se retrouvent à jouer dans la fausse remplie d’eau! Performance qui vous comble. Un mélange parfait; plus « multi-art » que multimédia. La critique est unanime http://www.coc.ca/AboutTheCOC/COCInTheNews.aspx?Category=Reviews.
Que 8 représentations à Toronto – nous nous comptons chanceux d’avoir pu obtenir des billets, d’autant plus que nous nous y sommes pris un peu tard (Cynthia a pu néanmoins dénicher des billets aux premières loges – beau cadeau d’anniversaire!)
En passant, si vous vous retrouvez à Toronto et cherchez à bien manger, faites la découverte, comme nous l’avons fait après le spectacle de Lepage, du restaurant « Colborne Lane » au centre-ville – remarquable! http://colbornelane.com/dining_room
La Flûte enchantée - Impempe Yomlingo
http://www.chatelet-theatre.com/2009-2010/lyrique/la-flute-enchantee-2,361
Au Châtelet, à Paris. Mozart servi à la sud-africaine – et quel spectacle époustouflant! C’est plus qu’une simple version de l’œuvre iconique qui aurait été traduite en une langue étrangère, mais bien une production tout à fait remaniée (si un peu amputée de quelques arias) pour mieux saisir le caractère tout à fait africain que l’on a bien voulu lui donner.
Une nouvelle lecture de la fable, aux accents très ancrés dans la culture de ce coin d’Afrique. Une trentaine de marimbas (ces espèces de xylophone aux lames de bois propres à l’Afrique et l’Amérique latine) comme orchestre symphonique, de part et d’autre d’une scène au plan fort incliné, où les personnages s’exécutent tout en donnant presque un air d’improvisation à leur performance. Prestation endiablée du chef d’orchestre - surtout en donnant l’ouverture - qui se substitue à d’autres joueurs de marimbas tout au long de l’opéra. Vocalement, je ne suis pas sûr que tous les interprètes aient la voix à la hauteur de leur personnages (certainement pas la Reine de la Nuit), mais tout çà s’estompe devant l’impression magistrale de l’ensemble. Manifestement apprécié par une salle comble (nous sommes à la dernière) qui gratifie la troupe de 5 encore!
Produit par la compagnie sud-africaine l'Isango Portobello Company, donné en différents patois sud-africains, entrecoupés d’anglais, avec sous-titres en français en marge de la scène.
Fellini – la Grande Parade
http://www.jeudepaume.org/?page=article&idArt=830&lieu=1
Au Jeu de Paume, à Paris. Qui lance un mois de célébration « Fellinienne » - Tutto Fellini! - dans la ville, dont une rétrospective à la Cinémathèque et une série de conférences à l’Institut culturel italien local.
Organisée en thèmes et plus ou moins chronologiquement. Mélanges de photos, d’affiches originales, d’extraits de films, d’entrevues, avec lui et d’autres dont Pasolini. Moments forts de sa carrière : La Strada, La Dolce Vita – dont la célèbre scène du « presque-baiser » d’Anita Ekberg et Marcello Mastroianni dans la fontaine de Trévi, de l’eau jusqu’aux genoux, est l’emblème de l’exposition – Juliette des Esprits, 8 ½, Satyricon, Fellini Roma, Amarcord, et Casanova de Fellini. Et puis les femmes, de la sienne, Guilietta Masina, à toutes ces anonymes plantureuses qui ornent et définissent en grande partie ses films, symbole tantôt de fertilité, tantôt de sexualité inassouvie, tant chez les adolescents que chez les curés…
C’est la journée d’ouverture, et le directeur de la Fondazione Federico Fellini, si je ne me trompe pas, est là sur place pour commenter l’exposition alors que nous la visitons en petit groupe…
The nightingale and other fables
(photo: Olga Peretyatko as The Nightingale (left) and Ilya Bannik as The Emperor in the Canadian Opera Company's production of The Nightingale and Other Short Fables. MICHAEL COOPER PHOTO)
Un peu d’histoire, gracieuseté de Wikipédia:
« Igor Stravinski commença Le Rossignol en 1908. La composition fut interrompue en 1909, après le premier acte, lorsque Diaghilev commanda au compositeur son premier ballet, L'Oiseau de feu.
« En 1913, après le succès des deux autres ballets du compositeur (Petrouchka et Le Sacre du printemps), le Théâtre Libre de Moscou lui demanda de terminer la composition de l'opéra. Stravinski, étant conscient de l'évolution de son style musical depuis cinq ans, tenta de faire accepter le premier acte seul comme une œuvre complète. Cependant, le refus du Théâtre Libre force le compositeur à revoir l'acte I comme prologue, justifiant ainsi les différences de style avec le reste de l'opéra. Cependant, alors que Stravinski achève la composition, le Théâtre Libre fait faillite, mais, aussitôt, Diaghilev décide de monter l'opéra aux Ballets russes.
« L'œuvre fut créée le 26 mai 1914, sous la direction de Pierre Monteux, avec des décors et des costumes d'Alexandre Benois. À l'initiative de Diaghilev, les chanteurs étaient dans la fosse et étaient joués par des danseurs sur la scène. »
Wow! Quelle production! Sans doute que la musique et l’opéra suffisent à rendre cette œuvre mémorable, mais l’intégration du jeu de marionnettes que contribue Lepage, en plus de la mise en scène qu’on lui connaît, dans ce cas-ci fait toute une différence. En plus de quoi, pour ajouter au spectacle, les chanteurs (accompagnant les marionnettes) qui se retrouvent à jouer dans la fausse remplie d’eau! Performance qui vous comble. Un mélange parfait; plus « multi-art » que multimédia. La critique est unanime http://www.coc.ca/AboutTheCOC/COCInTheNews.aspx?Category=Reviews.
Que 8 représentations à Toronto – nous nous comptons chanceux d’avoir pu obtenir des billets, d’autant plus que nous nous y sommes pris un peu tard (Cynthia a pu néanmoins dénicher des billets aux premières loges – beau cadeau d’anniversaire!)
En passant, si vous vous retrouvez à Toronto et cherchez à bien manger, faites la découverte, comme nous l’avons fait après le spectacle de Lepage, du restaurant « Colborne Lane » au centre-ville – remarquable! http://colbornelane.com/dining_room
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