dimanche 21 juin 2009

Stratford + 3

Yearly visit to Stratford with the LeBels; staying at same B&B, at Eleven (for the last time though as it is closing as a B&B operation at the end of this season...)
Dinner at Rundles on Saturday before the play. Great food, but not so much for André who spent the night “digesting” it! http://www.rundlesrestaurant.com/Restaurant.htm

Cyrano de Bergerac (opening) – or a supreme exercise in word smiting! The antidote to “Macbeth”(funny that both main characters of these two unlikely plays this season are carried by the same comedian, Colm Fiore!)

Une ode à l’appendice du visage! La seule pièce d’Edmond Rostand dont je me rappelle vraiment (N’a t-il pas écrit aussi “L’Aiglon”?) magnifiquement traduit ici par cet icône de la littérature du siècle dernier, Anthony Burgess. I have always enjoyed more the first part to the second.

Cyrano’s own “sortie” about his nose, “mon milieu de visage” as he calls it. Such pearls! Et de retrouver ce passage, qu’il vaut la peine de reproduire ici dans son entièreté :

On pouvait dire... Oh ! Dieu ! ... bien des choses en somme...
En variant le ton, - par exemple, tenez
Agressif : "Moi, monsieur, si j’avais un tel nez,
Il faudrait sur-le-champ que je me l’amputasse ! "
Amical : "Mais il doit tremper dans votre tasse
Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap ! "
Descriptif : "C’est un roc ! ... c’est un pic ! ... c’est un cap !
Que dis-je, c’est un cap ? ... C’est une péninsule ! "
Curieux : "De quoi sert cette oblongue capsule ?
D’écritoire, monsieur, ou de boîtes à ciseaux ? "
Gracieux : "Aimez-vous à ce point les oiseaux
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De tendre ce perchoir à leurs petites pattes ? "
Truculent : "Ca, monsieur, lorsque vous pétunez,
La vapeur du tabac vous sort-elle du nez
Sans qu’un voisin ne crie au feu de cheminée ? "
Prévenant : "Gardez-vous, votre tête entraînée
Par ce poids, de tomber en avant sur le sol ! "
Tendre : "Faites-lui faire un petit parasol
De peur que sa couleur au soleil ne se fane ! "
Pédant : "L’animal seul, monsieur, qu’Aristophane
Appelle Hippocampelephantocamélos
Put avoir sous le front tant de chair sur tant d’os ! "
Cavalier : "Quoi, l’ami, ce croc est à la mode ?
Pour pendre son chapeau, c’est vraiment très commode ! "
Emphatique : "Aucun vent ne peut, nez magistral,
T’enrhumer tout entier, excepté le mistral ! "
Dramatique : "C’est la Mer Rouge quand il saigne ! "
Admiratif : "Pour un parfumeur, quelle enseigne ! "
Lyrique : "Est-ce une conque, êtes-vous un triton ? "
Naïf : "Ce monument, quand le visite-t-on ? "
Respectueux : "Souffrez, monsieur, qu’on vous salue,
C’est là ce qui s’appelle avoir pignon sur rue ! "
Campagnard : "Hé, ardé ! C’est-y un nez ? Nanain !
C’est queuqu’navet géant ou ben queuqu’melon nain ! "
Militaire : "Pointez contre cavalerie ! "
Pratique : "Voulez-vous le mettre en loterie ?
Assurément, monsieur, ce sera le gros lot ! "
Enfin parodiant Pyrame en un sanglot
"Le voilà donc ce nez qui des traits de son maître
A détruit l’harmonie ! Il en rougit, le traître ! "
– Voilà ce qu’à peu près, mon cher, vous m’auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d’esprit
Premier Acte, Scène IV

Ever Yours, Oscar (opening)
Brian Bedford reading some of Oscar Wilde’s letters, most written while in exile in Paris, at the end of his (Oscar’s!) life.
Some poignant, when describing for instance the horrific conditions imposed on imprisoned children he was to observed himself while doing “hard labour” for a couple of years following his condemnation for homosexuality. And his call for redress and action...

A Funny Thing Happened on the Way to the Forum
With Sylvia and André. Very funny – non-stop; not disappointing. A creation from the sixties in the US (the script – Larry Gelbart; the music and the lyrics – Stephen Sondheim). Had seen the film with Zero Mostel way back... A rest from the heavier stuff at Stratford...
Stratford, June 20, 2009