lundi 28 septembre 2009

Dubrovnik, « la perle de l’Adriatique »

















A Dubrovnik, sur la côte dalmate, pour une semaine, en meetings – la rencontre semi-annuelle d’une centaine d’ « experts » de sociétés de gestion collective de droits d’auteur sous l’égide de la CISAC.

Ville bien plantée sur sa presqu’ile rocheuse, cintrée par ses murailles qui surplombent superbement l’Adriatique. Bel ensemble architectural d’une autre époque – style gothique, Renaissance et baroque – bien préservé en dépit d’un tremblement de terre catastrophique vers la fin du 17e siècle (1667 plus précisément) et de vicieux bombardements au cours d’une guerre tout aussi vicieuse qu’absurde il n’y a pas vingt ans! (L’UNESCO en faisait un site du Patrimoine mondial en 1979 http://whc.unesco.org/fr/list/95 et aura contribué à sa reconstruction après ce siège brutal, mené par la Serbie et le Monténégro voisins, et dont les obus auront touchés plus du deux tiers de ses structures).

Les Balkans, « la poudrière de l’Europe » comme mon vieux prof d’histoire aimait nous les décrire… Période très troublée une fois la Yougoslavie défunte après la chute du mur de Berlin. Ce n’est qu’après presque vingt ans de conflits, dont quelques génocides, que la région a retrouvé un peu de stabilité, sous 6 ou 7 républiques distinctes, dont la Croatie où nous sommes. Le tout m’apparaît resté passablement fragile, avec des tensions raciales et religieuses qui ne sont pas loin de la surface, et qui risqueraient d’éclater sous bien peu de provocation. La chasse au criminels de guerre, des deux, ou plutôt multiples, cotés, bien que nécessaire, ne fait que ressasser des cendres encore très chaudes… La Croatie et sa voisine du Nord, la Slovénie, pourtant du même bord du temps des guerres civiles, ne viennent que de s’entendre il y a quelques semaines sur une dispute de frontières, pierre d’achoppement jusqu’ici aux pourparlers qui verraient la Croatie joindre l’Union Européenne. La Croatie compte quelque 4.5 million d’habitants et se caractérise entre autres par sa longue côte sur l’Adriatique et ses 1200 îles dont une cinquantaine seulement sont habitées.

(Un journaliste anciennement de la BBC faisait valoir récemment que les Balkans sont en passe de connaître une véritable "renaissance" grâce en bonne partie à l'effet "Communauté Européenne" dont la Slovanie est déjà membre et à laquelle aspire de se joindre le reste des Balkans. Apparamment que le nouveau premier ministre grec, George Papandréou, serait le plus ardent des supporteurs au sein de l'UE pour une Communauté qui engloberait tout le sud-est de l'Europe. une date symbolique pour cet accomplissement pourrait être le 28 juin 2014, cetn ans exactement après l'assassinat de l'archiduc Franz Ferdinand à Sarajevo qui devait déclencher les hostilités de la première guerre mondiale...12 octobre)

Sommes descendus au Rixos Libertas http://www.rixos.com/index.aspx , complexe hôtelier qui donne directement sur la mer, près de la vieille ville – tout récemment ouvert (celui-là reconstruit) comme bien des hôtels dans Dubrovnik qui connaît un regain de prospérité grâce à un tourisme presque paralysant tellement le nombre de visiteurs y est grand! Il faut voir les masses qui assiègent la vieille ville, même comme à ce temps-ci de fin de saison… Le plus gros « cruiseship » à ne jamais s’amarrer à Dubrovnik était en ville – 3600 passagers, en plus un équipage de 2000 employés! Et ce n’est pas rare de voir 3 ou 4 de ces cruiseships amarrés près du port. La piscine extérieure de quelques cinquante mètres de long fait bien oublier les quelques carences de l’hôtel…

Découvrons le charme des environs en passant tout le dimanche sur l’eau, sur un de ces bateaux traditionnels de bois qui vous promènent d’une île à l’autre – les îles Elafitti (Kolocep, Lopud et Sipan) le long de la côte tout juste en haut de Dubrovnik. Il faut dire que nous sommes servis, et ce tout au long de la semaine, par une température idéale – 25 degrés, sec et ensoleillé!

Nous avons saisi l’occasion d’une soirée libre pour aller à un concert donné par l’Orchestre symphonique de Dubrovnik http://www.dso.hr/english/ sous le bâton du russe Ildous Galioulline, maintenant établi à Dubrovnik. Au programme, Beethoven (l’ouverture des Ruines d’Athènes). Haydn (la Symphonie No. 101) et Mozart (la symphonie dite de Jupiter). Plutôt remarquable, le concert se donnait dans un endroit charmant, l’atrium du Palais des Recteurs, la splendide résidence gothico-Renaissance datant du XVe siècle qui logeait celui qui gouvernait Dubrovnik, le recteur (i.e. jusqu’au moment où Napoléon est venu « troubler les choses », au début du XIXe…) http://www.linternaute.com/voyage/croatie/dubrovnik/monument/le-palais-des-recteurs/ Chose également bizarre, ces recteurs soi-disant maîtres de Dubrovnik, se suivaient à tous les mois, ce qui laisse croire qu’ils n’exerçaient pas grand pouvoir…

Ces réunions de la CISAC sont de bonnes occasions de tenir des discussions, certaines plus discrètes que les autres, entre sociétés, et le plus souvent autour d’une table, aussi bonne que faire ce peut. Les restos abondent à Dubrovnik, et nous avons eu l’occasion d’un faire quelques-uns. Tous assez bons, quelques-uns meilleurs que les autres, mais tous indubitablement trop cher pour ce qu’ils promettent et livrent rarement! Et cela vaut pour les restaurants réputés de bonne qualité comme le Nautika, Gil’s, Proto, Defne, et d’autres. Souvent trop salé ou trop cuit, ou bien sans cet élément – une épice, une sauce – qui rend un repas mémorable. Il aura fallu attendre le dernier jour pour un déjeuner dont nous nous souviendrons, au Sesame, http://www.sesame.hr/index.html entre l’hôtel et la vieille ville, tout juste à côté de l’Université – un filet de bar (loup ou perche de mer comme on dit en région méditerranéenne), servie avec une sauce blanche légère, couvert de flocons de truffe et arrosé du meilleur vin blanc local qu’il nous ait été donné de goûter durant le séjour, un Poship de la maison GRGIC. L’entre-gens, un peu bourru, du propriétaire du Sesame, Misko Ercegovic, y est peut-être pour quelque chose dans notre appréciation positive des mets et de l’endroit…

En parlant de vins, la Croatie a une longue tradition de producteur de vin remontant au temps des romains. Elle a plus de quelque 300 régions définies comme productrices, en grande partie de vins blancs (2/3 de blancs, le reste, du rouge). Il nous a été donné de savourer plusieurs Posip de diverses maisons de bonne qualité, sans pour autant être de qualité supérieure, sauf peut-être le vin de Grgich cité plus haut, définitivement de plus haute qualité. Le producteur Miljenko "Mike" Grgich est un croate d’origine qui s’est fait une réputation aux États-Unis comme l’un de ceux qui ont “mis” les vins californiens sur la « carte du monde” durant les années ’70 http://www.grgich.com/about/winery.cfm. Il est toujours aux États-Unis mais aussi produit en Croatie. L’île de Hvar, au large de la côte dalmate, est aussi reconnue pour ses vins, entre autres pour la variété dite Plavac Mali, l’ancêtre dit-on du Zinfandel, qui produit le vin rouge de maisons comme celle de Zlatan Plencovic, reconnu comme le vigneron probablement le plus célèbre de la Croatie. http://www.vinsdumonde.com/fr/prod/zlatan-plenkovic-prod-159.php#/ficheProducteur&undefined&159

Dubrovnik, le 25 septembre 2009