La bibliothèque est particulièrement intéressante. Je l’ai visitée en compagnie du bibliothécaire, frère Guillermo qui parle un excellent français (fort heureusement car mon italien fait cruellement défaut, déficience qui trouble le maître de l’hôtellerie, Padre Emmanuele, qui ne peut que répéter avec un petit regard inquisitif « tutto bene »?) La bibliothèque fut construite première moitié du 16e siècle, en deux étages dont le premier a servi d’église alors que la construction de la basilique était en cours; c’est maintenant ce qu’ils désignent la bibliothèque moderne. Le second étage est le plus intéressant avec son plafond en caissons qui loge une quinzaine de peintures et ses murs occupés de rayons antiques disposés en deux étages. Les peintures sont de Zelotti, un peintre vénitien dont on retrouve aussi les toiles dans l’église, qui reprend des thèmes forts de l’Église, en plein concile de Trente face aux exigences de Luther; elles datent du 16e s. Les rayons ont été installés beaucoup plus tard, probablement au 18e s. et les peintures qui recouvraient les murs ont été transposées alors au grand réfectoire. (Fait intéressant que j’apprends du frère Guillermo, les livres au moyen-âge et à la renaissance étaient conservés à l’horizontale; ce n’est que plus tard qu’on a introduit les rayons à la verticale.)
La bibliothèque compte une centaine de mille bouquins dont 35,000 au deuxième étage. Il est intéressant de noter que, sauf pour quelques très peu nombreux livres, la collection ne remonte qu’au 20e s; c’est à dire qu’on y retrouve des livres remontant jusqu’au 15e s. mais ils n’ont été acquis qu’après la reprise en 1904, les piémontais, puis avant eux les français, ayant dépouillé la bibliothèque de ses trésors livresques qui se sont, du moins pour certains, retrouvés dans les bibliothèques d’état. Quant aux peintures du plafond, elles, elles ont été récupérées de la ville de Padoue par les moines après la reprise en 1904. La bibliothèque, est classée monument national – Biblioteca del monumento nazionale di Praglia – de même que le reste du complexe (exception faite pour quelques parties – lesquelles? – du domaine qui avaient été vendues par l’état italien qui n’arrivait pas à couvrir les dépenses!)
Magnifique réfectoire (antique, comme on le dénomme, par opposition au moderne, rénové en 1991, ou nous prenons déjeuner et diner)! Immense, entouré de sièges sculptés dans du noyer et incrustés de bois d’olivier, qui forment un tout ininterrompu tout autour de la salle. Le mobilier date de 1726. Peintures de Zelotti sur les murs latéraux (des scènes de l’ancien et du nouveau testament) qui viennent de la bibliothèque comme on l’a déjà vu. Au fond, surplombant la table principale, une très belle fresque de Bartolomeo Montagna, surprenamment moderne pour une pièce du 15e s. Y dine-t-on souvent, demandais-je? Non, que pour les grandes occasions, me sourit-on, comme aux fêtes du centenaire en 2004.
L’église, très Renaissance, fut terminée milieu 16e s. Des Zelotti comme fresques qui ornent la coupole. Autres peintures comme retables d’autel dans les différentes chapelles tout autour, de peintres de la Vénétie. Un grand retable en contrefaçade de l’Assomption de la Vierge à qui est dédiée l’église; de Zelotti également. Le chœur tout en bois, aussi du 16e s. L’église est élevée au statut de « basilique mineure » par Pie XII.
Le cloître rustique, avec son puits en trachyte au centre; celui que je fréquente le plus, près de l’hôtellerie, lieux de mes promenades de fins de journée, après les Complies, pour une dernière bouffée d’air frais…et le deuxième et dernier cigarillo de la journée (enfin, c’est pas parce qu’on est dans un monastère que…!)
J’aime bien également la grande cour arrière, emmurée, qui longe l’aile abritant leur centre de congrès. Un peu négligé, herbe au sol, des arbres, des arbustes, et ce petit banc de pierre sous l’arbre du fond que j’ai adopté comme coin de lecture – çà vous prédispose…
La bibliothèque compte une centaine de mille bouquins dont 35,000 au deuxième étage. Il est intéressant de noter que, sauf pour quelques très peu nombreux livres, la collection ne remonte qu’au 20e s; c’est à dire qu’on y retrouve des livres remontant jusqu’au 15e s. mais ils n’ont été acquis qu’après la reprise en 1904, les piémontais, puis avant eux les français, ayant dépouillé la bibliothèque de ses trésors livresques qui se sont, du moins pour certains, retrouvés dans les bibliothèques d’état. Quant aux peintures du plafond, elles, elles ont été récupérées de la ville de Padoue par les moines après la reprise en 1904. La bibliothèque, est classée monument national – Biblioteca del monumento nazionale di Praglia – de même que le reste du complexe (exception faite pour quelques parties – lesquelles? – du domaine qui avaient été vendues par l’état italien qui n’arrivait pas à couvrir les dépenses!)
Magnifique réfectoire (antique, comme on le dénomme, par opposition au moderne, rénové en 1991, ou nous prenons déjeuner et diner)! Immense, entouré de sièges sculptés dans du noyer et incrustés de bois d’olivier, qui forment un tout ininterrompu tout autour de la salle. Le mobilier date de 1726. Peintures de Zelotti sur les murs latéraux (des scènes de l’ancien et du nouveau testament) qui viennent de la bibliothèque comme on l’a déjà vu. Au fond, surplombant la table principale, une très belle fresque de Bartolomeo Montagna, surprenamment moderne pour une pièce du 15e s. Y dine-t-on souvent, demandais-je? Non, que pour les grandes occasions, me sourit-on, comme aux fêtes du centenaire en 2004.
L’église, très Renaissance, fut terminée milieu 16e s. Des Zelotti comme fresques qui ornent la coupole. Autres peintures comme retables d’autel dans les différentes chapelles tout autour, de peintres de la Vénétie. Un grand retable en contrefaçade de l’Assomption de la Vierge à qui est dédiée l’église; de Zelotti également. Le chœur tout en bois, aussi du 16e s. L’église est élevée au statut de « basilique mineure » par Pie XII.
Le cloître rustique, avec son puits en trachyte au centre; celui que je fréquente le plus, près de l’hôtellerie, lieux de mes promenades de fins de journée, après les Complies, pour une dernière bouffée d’air frais…et le deuxième et dernier cigarillo de la journée (enfin, c’est pas parce qu’on est dans un monastère que…!)
J’aime bien également la grande cour arrière, emmurée, qui longe l’aile abritant leur centre de congrès. Un peu négligé, herbe au sol, des arbres, des arbustes, et ce petit banc de pierre sous l’arbre du fond que j’ai adopté comme coin de lecture – çà vous prédispose…