mercredi 28 juillet 2010

« Les Routes d’Arabie »

Un saut rapide au Louvre, le temps de s’inspirer…

http://www.louvre.fr/llv/exposition/detail_exposition.jsp?CONTENT%3C%3Ecnt_id=10134198674147510&CURRENT_LLV_EXPO%3C%3Ecnt_id=10134198674147510



« Les Routes d’Arabie ». Exposition inusitée sur des antiquités venant de la péninsule arabique. Inusitée car il est rare que le sujet retienne l’attention tant il y a si peu à exposer. Du moins croyait-on jusqu’à maintenant. Car si ce n’est pas la Mésopotamie, il reste que l’histoire de ce qui est appelé aujourd’hui l’Arabie saoudite remonte à loin et que l’on retrouve de plus en plus de vestiges des premiers temps.


Comme on peut s’y attendre cependant, l’histoire de la région se définit essentiellement au gré des routes, terrestres et maritimes, qui relient, entre autres, les oasis, qui se retrouvent çà et là dans la péninsule, aux régions avoisinantes de l’Égypte, de la Méditerranée, de la Mésopotamie, du Golfe, et même du bassin de l’Indus. Ce fut d’abord essentiellement le commerce, puis la religion, avec l’avènement de l’Islam, beaucoup plus tard, et les pèlerinages aux villes saintes de La Mecque et de Médine. D’ailleurs l’excellence de ces routes millénaires doit y être pour quelque chose dans l’expansion extrêmement rapide de l’Islam peu après sa création au milieu du 7e siècle de notre ère.

L’exposition ne propose que quelques spécimens qui remontent aussi loin que le quatrième millénaire avant J.-C. Entre autres, deux stèles anthropomorphes, remarquables de simplicité, presque modernes dans leur design, et qui a mon sens définissent cet exposition, par leur originalité et la qualité de leur préservation. (photo çi-bas de Michael Harvey/Musee du Louvre, via European Pressphoto Agency)


Autre attraction, cette « tête d’homme » à la chevelure bouclée et au visage déformé par un enfoncement très marqué de la joue droite, coulée dans le bronze, et qui date du tournant de l’ère moderne. S’inspirant de la tradition gréco-romaine, elle témoigne de la présence de Rome dans la région. De fait l’exposition présente une inscription latine sur pierre de l’époque, retrouvée à Hégra, au nord du Hejâz, qui devait constituer la principale agglomération du sud de la province romaine d’Arabie. (Hégra par ailleurs, apprend-on, est le site d’une immense nécropole qui donne lieu à des fouilles entreprises en 2001 par une équipe franco-saoudienne).

Plus on avance dans l’exposition, plus l’Islam se fait sentir, et tourne autour des villes saintes (entre autre, une série de stèles funéraires de La Mecque). Et puis l’énorme porte de la Ka ‘ba, original, faite de placage de feuilles d’argent, dorées et montées sur un fond de bois; elle date du 17e siècle (1635-36) et on suppute qu’elle fut fabriquée à Istanbul, dû à la qualité du travail. Elle fut remplacée lors de travaux de réfaction de la Ka ‘ba au XXe siècle (probablement autour des années ’40). Impressionnant!

Cette exposition a en fait un caractère très officiel : elle se tient sous le patronage du Président de la République et du Roi d’Arabie saoudite (« Serviteur des deux lieux saints » comme le veut son titre officiel!) (On ne fait pas état de ventes de Mirage cependant! Ce serait évidemment déplacé!...)

Il y un catalogue de l’exposition – 624 pages! Je me suis contenté de l’Album souvenir, beaucoup plus compact…

P.S. There was also a long review of the exhibition in this weekend’s edition of the IHT; byline: “Startling Louvre show features artifacts never seen in the West”. http://www.nytimes.com/2010/07/24/arts/24iht-melik24.html?_r=1&scp=1&sq=routes%20d'arabie&st=cse

Paris, le 26 juillet 2010

lundi 26 juillet 2010

Tour de France – La finale sur Paris



Ils sont à ce qui me paraît au moins une centaine sinon plus à défiler à toute allure (à 60 kilomètres à l’heure j’apprendrai plus tard) sur rue Rivoli ou je les vois passer au sortir d’un déjeuner – tout simple, un croque monsieur – à l’hôtel Meurice. Ils y passeront 9 fois en tout! C’est la 20e et dernière étape de ce Tour de France, dans sa 97e édition, à Paris, ce dimanche-ci, qui s’achève sous peu sur les Champs Élysées – plutôt spectaculaire, avec l’Arc de Triomphe en background. Grande fête populaire qui culmine après 3 semaines de Tour – il faut voir la foule qui se presse tout au long des rues, de ce parcourt de circonstances, ce vélodrome d’occasion…

Alberto Contador l’espagnol s’est assuré d’une troisième victoire à la « Grande Boucle » comme on appelle le Tour ici. La veille dit-on, dans l’étape précédente, le « Contre-la-montre »; gagnant une trentaine de secondes décisives sur le « dauphin » (« runner-up »), Andy Schleck, le luxembourgeois; le « duo » de cette édition (et pour plusieurs autres, prédit-on, vu leur jeune âge).


Parlant d’âge, c’est aussi vraisemblablement le dernier Tour de France pour Lance Armstrong, 38 ans, miraculé du cancer, qui finit sa carrière au Tour comme il l’a commencé, dans le milieu du peloton, terminant à la 23e place. Mais entre les deux, 7 victoires! Plus que tout autre dans l’histoire du Tour, nous rappelle-t-on. Des noms comme Jacques Anquetil et Eddy Merckx me reviennent à la mémoire – qui eux n’ont gagné que cinq fois chacun!... Du temps ou, beaucoup plus jeune, je suivais le Tour d’un peu plus près…



Un canadien dans le peloton de tête des 10 premiers finissants, Ryder Hesjedal, en septième place – pour la première fois depuis longtemps (en fait, après vérification, depuis 1988 quand Steve Bauer se classait 4e!)Mais l’heure est à l’Espagne cependant : Champions du monde au Mondial, puis maintenant au Tour de France (et depuis déjà quelques années!) En plus aujourd’hui une victoire espagnole au Grand Prix en Allemagne (dans la controverse cependant – le brésilien Felipe Massa, meneur, tout au long de la course, aurait laissé son co-équipier d’écurie espagnol, Fernando Alonso, le dépasser, à la toute fin, apparemment sur un ordre direct venu du poste de contrôle de Ferrari!) C’est apparemment contre les règles – oui, quand on est pris! Il me semble d’ailleurs que la prépondérance de la notion d’équipes, d’écuries, au Tour de France s’apparente de plus en plus à celle, toute puissante, qui prévaut au F1…

Paris, le 25 juillet 2010

samedi 24 juillet 2010

Brel and Brel…

I am amazed (and then I am not) how present Brel remains in our current cultural awareness!

“ Brel is Alive and Well and Living in Paris” (first produced Off-Broadway in 1968, and reproduced since many times) is a feature of this year’s season at the Stratford Shakespeare Festival (http://www.stratfordfestival.ca/OnStage/productions.aspx?id=6046&prodid=31480), which I saw a few weeks ago at Stratford. Then in Paris itself, there is currently no less than 2 shows dedicated to Jacques Brel: “Brel Comme Moi” and “Jacques Brel ou l’Impossible Rêve”.

I saw the latter one this evening, at the théatre Daunou, near the hotel (gather from the clippings in the foyer that it was first presented in 2005, here in Paris). I must say that I enjoyed this one more than the show in Stratford, probably in good part because it is in the original language, but also because of the biographical story line that underscores it, which is not in the first one.

The songs are performed either chronologically, to mark Brel's evolution over time, or grouped by theme (women, for instance - to illustrate his "complex" relationship with them!) They are not all sang, but at times simply narrated, like a poem would be, "played up" on stage by the 2 protagonists. All the classics, then some, are there - "Quand on a que l'amour"; "Les Vieux Amants"; "Ces Gens-Là"; "Amsterdam", "Le Plat Pays"; "Ne Me Quitte Pas"; finale of his opera "Don Quichote de la Mancha",and others including the fluid, almost ethereal, “Les Marquises”, which sang the beauty of these islands where Brel spent the last few years of his life before he died of cancer in October 1978 (I have a vivid memory of that event – I was living in Hong-Kong then, enjoying his last recording).

"Voulez-vous que je vous dise, gémir n’est pas de mise, aux Marquises"…followed by those melodious, soft string notes that end the piece. I like to think of that song as the last one that Brel wrote…

Paris, July 24, 2010

dimanche 4 juillet 2010

"The (Chinese) Warrior Emperor" at the ROM



Well of course there aren’t 8000 terracotta statues – that is the number at the site itself, Xi’an, in the first pit! There is just 10 of them at the exhibition (there were to be 14, but as the director of the museum, William Thorsell, told us a few weeks later, the Chinese central government eventually intervened with the local provincial authorities to limit the number of statues to be borrowed, as per central rules!) People somewhat disappointed? Some believed that the publicity was misleading…personally I believe people were misled by their imagination!



A great didactic exhibition! Yes, for the army statues themselves - you see them "up close & personal", well displayed, with all the details, and great explanations. They constitute the main attraction. Everybody (or I may be exaggerating here…) knows by now about the Terracotta Army in China (the tomb of the emperor – Qin Shi Huangdi – that unified China more than 22 centuries ago, discovered accidentally by a peasant in the mid seventies, etc.) What is less known is the story of the Qin, the family and the state that led to the unified country over 4 centuries, and which culminated with the conquest of the 5 other reigning surrounding states. That is what the first, and largest part of the exhibition, focuses on; with artifacts and maps – one very original, digital, showing the evolution of China’s territory over its history and various ruling dynasties. The exhibition borrows from several museums in the Xi’an region (Shaanxi province); many items never shown before apparently outside of China. I am also led to believe that the exhibition is going to tour elsewhere in Canada (don’t know when and where though).



A very original way also of introducing the visitor: a presentation on film by an impersonator, almost “grandeur nature”, of Sima Qian, an historian that chronicled, among other things, the life and history of Qin Shi Huangdi, only less than a century after the death of the Emperor. Done with humour, and appearing a few more times throughout the exhibition.

Aside from “unifying” China, the Emperor is also, and probably for a more deserving reason, remembered for introducing standards and norms throughout the “new” empire: currency, measures, language, administration, governance, etc. He wasn’t shy either of drastic, if cruel, means to achieve his goals: to ensure the prevalence of a “unified” culture, he killed all the intellectuals of the day, and burned all of their books – a sort of “Cultural Revolution” before our times (actually, I don’t think that Mao had anything very different in mind in the sixties!)



Qin Shi Huangdi requisitioned much of the available workforce of the day (all serfs) to complete major infrastructure projects, such as patching and extending the Great Wall; and he moved around: 5 tours of the empire during his short reign. It was short indeed (the Qin dynasty lasted only from 221 to 206BC) because people revolted and overthrew it shortly after the Emperor died (in 210). It was followed by the Han dynasty, which “let up” on labor conscription and infrastructure projects, while keeping the reforms, standards and norms that the Emperor had introduced – many of them still defining China today. They "struck a balance”, as we would say today, and to their advantage: the dynasty lasted for the next 400 years!

One of the defining exhibitions of this summer: to be seen. At the ROM, until the end of the year. See www.rom.on.ca

(Note to myself: see again Zhang Yimou’s film, The First Emperor)

Toronto, July 3, 2010