5 heures de route – le temps de compléter l’écoute de «The History of Opera» de Richard Fawkes.
On y apprend que l'opéra, dans sa forme moderne (les Grecs de l'antiquité pratiquaient une forme d'opéra), a débuté au tout début du 17ième siècle à Florence (Peri, Monteverdi - tous deux nés ailleurs!), pour prendre son essor ensuite à Venise (oàu Monteverdi s'était déplacé) et à Naples (opéra bouffe). Pas seulement en Italie, mais aussi en France (Lulli, Rameau), dans les principautés allemandes, et un peu plus tard en Angleterre (Handel). C'est aussi l'époque des castrati...ces males chanteurs qu'on castrait avant la puberté pour produire et conserver une voix de soprano feminine...
Étonnant de voir combien l’opéra a été populaire à travers les âges – des centaines ont été composés, depuis le début de l’opéra de l’ère moderne jusqu’à maintenant. Spécialement au début : on n‘écrivait pas « pour la postérité », mais bien pour répondre à la demande friande immédiate, quitte à « s’inspirer » de ses créations récentes, de l’année précédente par exemple!
(J’aime bien cette citation à propos de Rossini: on demandait s’il était vrai qu’il avait composé Le Barbier de Séville en moins de 14 jours; à quoi on aurait répondu : c’est exact, il a toujours été un peu paresseux!)
Et puis intéressant de voir que les compositeurs les plus populaires à une certaine époque sont aujourd’hui complètement oubliés, délaissés!
Étonnant également de voir combien de créateurs musicaux ont touché à l’opéra – certains évidemment très généreusement comme les italiens: de Monteverdi à Puccini (Tosca, Madame Butterfly – vus à Toronto et à Londres – et tant d’autres) , en passant par Rossini (le Barbier de Séville, Guillaume Tell), Salieri (rendu tristement célèbre par le film de Milos Forman, «Amadeus») et Verdi (La Traviata, Montréal 2012; et comment ne pas mentionner Aïda, cet opéra admirable, vu à la Scala de Milan en 2012!); les français : de Lully au XVIIe à Bizet (le très populaire Carmen), Gounod (Faust), Offenbach (opéra bouffe!) et Massenet (Manon) au XIXe, alors que Paris était le «centre de l’univers» - opératique du moins; les allemands: Weber, Wagner (The Ring; Tannhäuser; Lohengrin. Tristan et Isolde), même Richard Strauss (Der Rosenkavalier – Le Chevalier à la rose en français); l’opérette de son fils, Johann – Die Fledermaus (La Chauve-Souris) – prend l’affiche ce soir à Montréal), mais aussi Mozart (qui en a écrit plusieurs tout de même – entre autres le magnifique Noces de Figaro, vu à Paris en 2009, joué par une troupe africaine, ou encore Don Giovanni, à Prague en 2010– dans le théâtre même où il a été joué la première fois!), Beethoven (qui n’en a écrit qu’un – Fidelio – mais remarquable et très influent!) et Haendel (Allemand? Italien? Anglais?)! Il ne faut pas oublier non plus les russes (Borodine, Rimski-Korsakov, Moussorgski, Prokofiev) ou les tchèques (Smetana; Dvořák), ou encore l’Espagnol de Falla…
Et le genre continue; Benjamin Britten en Angleterre; « Nixon in China » par l’américain John Adams, et plus récemment « The Tempest » du britannique Thomas Adès (vu au Metropolitan Opera House à New York City, dans une production de Lepage, en 2012!)
Une belle façon de passer plusieurs heures au volant!
Montréal, le 26 janvier 2013
Post Scriptum. L'air le plus connu d'un opéra presque oublié reste sans doute "La Wally" de Catalini qu'il inséra dans son opéra quelque 15 ans après avoir composé cette aria en 1878. L'aria est sans doute très célèbre aujourd'hui grâce au thriller de Beineix (1981), Diva; elle est interprétée dans le film merveilleusement par le soprano américain Wilhelmenia Fernandez.
Toronto, le 1er février 2013