samedi 12 avril 2008

Cannes, au printemps 2008

















De retour à Cannes. Ville mythique, en deçà de la réalité. Du sud de la France. Sur la Méditerranée. La Croisette. La retraite dorée; le yacht en rade. Le cinéma; les verres fumés des vedettes, le tapis rouge, les flashs des caméras. Brigitte Bardot en `58 – et Dieu créa la femme encore une fois…Palmiers le long de la rue. La musique – MIDEM. Les prix sur-gonflés au temps des festivals et marchés. La demi-pizza à vingt piasses. La dame toute bronzée et ridée, dans son léotard aux taches de léopard, avec son caniche tout blanc pour compléter le portrait. Cartier au coin du Carlton. Le déjeuner sur la plage, à la Plage Royale. Le garçon de table débordé et qui s’en fiche. La bouteille de Sancerre. Les 15 mille participants au MIPTV. L’excursion à l’île de Lérins, monastère ignoré des festivaliers. Le dîner traditionnel au Relais des Semailles. La pluie fine quand on attend le soleil. La conférence, dans le rouge et le noir. Cokes et ses clins d’œil et remarques salées, qu’on réinvite chaque année. Le portable, à l’oreille de tout le monde. Et la vidéo qui n’en finit pas de changer, au gré du numérique. Des gens qui se retrouvent sur la tribune qui n’auraient jamais pensé s’y trouver tellement ils faisaient partie d’un autre monde sans connexion à celui de la culture – le CEO qui y vient, entraîné par sa cohorte de visionnaires. Le stand de Nokia. Le champagne aux réceptions d’ouverture, pour ceux qui ne sont pas invités ailleurs. La badge au cou. L’échange furtif, une remarque sur la futilité de l’événement; l’étonnement du nouveau venu; la boutade blasée de ceux qui y étaient avant le nouveau Palais. Les confidences, les souvenirs partagés. « Et puis ce n’est plus ce que c’était – l’industrie est en déclin ». Les Chinois qui débarquent, avec leur maotai, servi côte à côte avec le « bubbly ». Le croissant et café au lait du matin chez Lalu, avec Lalu. Le petit déjeuner continental au Majestic à $50. Les mêmes visages chaque année, ce pourquoi on y retourne chaque année. La balade dans le Souquet en soirée – la tour éclairée. Le jambon-fromage au comptoir, entre deux rendez-vous. L’attente devant le Palais, aux éclats de rire « en can » de Just for Laughs, tournés dans les rues de Montréal. Le cigare au bar du Carlton, le cognac…la femme qui vous sourit, qui repart pour les Etats-Unis le lendemain, qui vous donne ses coordonnées inutilement. Ville démystifiée, qui offre beaucoup plus qu’elle en a l’air. L’avion qui me ramène chez moi, par Londres, par Heathrow détesté, au 5 terminaux sans fin. Toronto et la 401…

Le 12 avril 2008