dimanche 20 décembre 2009

Gozo I

De retour à Malte; à Gozo plus exactement, l’île secondaire du pays. Pour y passer 3 semaines, question de voir si y vivre pour plus de 3 jours (comme à la dernière visite en septembre l’an passé) nous plaît vraiment, au cas où nous penserions y passer beaucoup plus de temps (éventuellement, dans un futur lointain!)

Test ultime, en y venant en hiver, là où la température est la moins clémente. De fait le thermomètre s’est tenu aux alentours de 14C ou 15C dans la première semaine, température qui se prend bien pour nous nord-américains à ce temps-ci de l’année, même en dépit des vents plutôt violents venant du nord (le grigal, vent du nord-est entre autre) et d’un ciel plus nuageux qu’autrement. Pas étonnant qu’il neige à Paris – la mauvaise température du nord de l’Europe fait sentir sa froide influence jusqu’ici ! (Pas tellement mieux au Canada - il faisait 50 degrés centigrade sous zéro à Winnipeg, un record apparemment, nous informe le boucher du coin, Sam, un gozitan qui a résidé longtemps au Canada et avec de la famille encore au pays!)

Sommes en compagnie de bons amis de Montréal, Josette et Jacques, qui se sont joints à nous pour l’aventure. Par coïncidence, nous passions quelques jours ensemble au même moment l’an passé à Québec, ville de la famille de Josette.

Ce qui ne nous empêche pas de découvrir l’île, morceau par morceau, à commencer par les alentours du village Gharb (prononcé « arb ») où se trouve la «maison de ferme» où nous logeons pour la durée du séjour (« farmhouse »: des maisons de village, plusieurs remontant au 17e ou 18e siècle, converties en habitations modernes « à caractère » - toutes faites, comme le reste de toute construction sur l’île, de pierre de grès – de couleurs ocre pâle, et qu’on loue ou vend aux villégiateurs).

A pied, en promenade, sur la falaise surplombant la mer, bien exposés au vent du nord, à la hauteur de St-Lawrenz, village avoisinant, et où on découvre ces immenses carrières de grès;

puis dans les collines, dans les terres cultivées en terrasse, pour voir la petite chapelle isolée de San Dimitri; et encore à « escalader » (presque littéralement) la plus haute élévation des environs où se trouve un phare (« fanal » en Malti !), la colline Gordan.

Sans oublier le sanctuaire national à la vierge - le pape JPII y est passé lors de sa visite en 1990 - une immense église, construite au début du 20e siècle, encore là dégagée de toute autre habitation : Ta Pinu!

Visitons également les bords de mer, à Xlendi (prononcé "shlendi"), petite agglomération très fréquentée par les touristes en haute saison (pour la plus part maltais de la grande île), nichée au fond d’une baie profonde, et sujette ce jour-là à des vents d’une violence jamais vue depuis 30 ou 40 ans, selon un villageois plus brave, ou plus idiot, que les autres pour se tenir seul sur la rade par ces grands vents!...

Et puis sur la pointe Dwerja, à l’extrémité ouest de l’île, où se trouve le fameux rocher percé connu comme la « fenêtre azure » - l’endroit probablement le plus photographié de l’île (et nous ne faisons pas exception – voir ici-bas !)

Samedi, nous nous aventurons sur la grande île, Malte, en voiture : donc traversier et une vingtaine de kilomètres de route le long du littoral et traversant villages et villes, jusqu’à Valetta, la capitale et ville fortifiée, du temps des Chevaliers de la croix de St-Jean au 16e siècle, juchée sur la pointe de la péninsule, gardant l’entrée des ports de part et d’autre (pour un peu plus sur Valetta, voir le blogue de septembre ou octobre 2008). La rue principale est bondée de locaux principalement, qui faisant leur magasinage de temps des fêtes, qui flânant dans les cafés, profitant des quelques faibles rayons de soleil à ce temps-ci de l’année.

Visite du palais présidentiel – du moins les appartements d’apparat officiel, avec les services d’un guide qui en est encore à faire ses classes, à en juger l’information limitée qu’elle peut nous impartir ! Puis promenade sur les murailles surplombant les ports et villes de chaque côté.

Vins: la viniculture à Malte et Gozo remonte aux Phéniciens ! On se contente de la production courante, de plusieurs vignobles dont les plus importants sont les maisons Camilleri, Emmanuel Delicata, Marsovin et Meridiana. On y retrouve les cépages d’usage – merlot, cabernet sauvignon, chardonnay, sauvignon blanc, shiraz et chenin blanc – en plus des cépages uniquement locaux, le girgentina et le gellewza. Certains vins (“special reserve”) sont faits de raisins importés d’Italie. On a essayé plusieurs ( !) et, à part le Champagne Delabarre et le Sancerre de Pascal Jolivet que Josette nous a apportés de Paris, celui qui emporte la palme, jusqu’ici, c’est le chardonnay Isis de la maison Meridiana!

Du côté restaurants, une déception chez Ta’ Frenc, restaurant bien coté à Gozo que nous avions bien apprécié une première fois l’an passé, mais dont les mets principaux cette fois étaient carrément ratés – lampuki (poisson local semblable au mahi-mahi) pas frais et/ou trop cuit, poulet et veau sans goût ! Y faut croire qu’en morte saison, même les plus huppés peuvent décevoir ! Une agéable découverte cependant : l’Ambrosia à Valetta, petit restaurant très chaleureux dans la rue voisine du palais présidentiel, qui nous a servi une salade d’asperges grillées de Gozo très croustillantes, et de mets principaux bien réussis : risotto aux fruits de mer, ravioli aux champignons porcini et dorade grillée, arrosés d’une bouteille de Chardonnay de Gozo, Antonin 2008, de la maison Marsovin, et de quelques verres d’ Eno Chardonnay, fait de raisins locaux Girgentina, de la même maison.

Décembre 20, 2009