vendredi 1 juillet 2011

Pourquoi Fort-Chambray...

Pourquoi Malte? Pourquoi Fort Chambray? Passons sur la première question – ce n’est pas évident pour des nord-américains, mais nous avons nos raisons…
Quant à la deuxième question, Fort-Chambray offre à Malte assurément un endroit unique. Nous n’avons rien vu de comparable, sur Malta ou Gozo, qui offre tant. D’abord le site; bâti à l’intérieur d’un fort historique, construit par les Chevaliers de la Croix de St-Jean au XVIIIe siècle (financé et édifié par le Chevalier Jacques François de Chambray (1687 - 1756), Lieutenant General des Vaisseaux, pour être précis), encore en très bonne condition, sur un promontoire qui domine une vue inégalée du port de Gozo (Mgarr), de la mer et des îles de Malte et de Comino.
Et puis le développement; un lieu agréable de villégiature, bien construit, avec une piscine de dimension respectable (au moins 40 mètres de long pour y faire ses « longueurs »); sécuritaire et peu d’entretien nécessaire – des éléments importants puisque nous ne pouvons y être pour l’instant que quelques semaines par année. C’est encore cependant un « chantier de construction », puisque la phase 3 n’est toujours pas engagée (et qu’il s’y trouve déjà des structures non finis, à démolir, héritage du premier projet avorté), mais cela n’a pas d’incidence néfaste, du moins pour l’instant, pour ceux qui vivent dans l’une des deux premières phases.
Fort Chambray, le développement immobilier, ne va pas sans controverse. Certains s’objectent à l’utilisation de cet élément du patrimoine national à des fins commerciales, oubliant sans doute que sans ce développement, la forteresse aurait continué son inexorable chemin vers la ruine totale! D’autres condamnent l’isolation de l’endroit, loin de la vie locale que l’on trouverait aisément logés dans un des villages de cette petite île. Soit – isolé, c’est relatif, considérant que le village voisin est adjacent! Ça dépend de ce que l’on cherche…certainement, il serait difficile de trouver logis dans un village avec une telle vue!... La vie de village, si on la veut, peut se trouver autrement que d’y vivre nécessairement… Le plus préoccupant, c’est la complétion du projet, la 3e phase, dont l’autorisation tarde toujours à venir (imminente, selon le développeur). Et la construction de l’hôtel…pour les revenus…

De fait, Fort Chambray, dès sa conception, c’était une forteresse, une citadelle, plutôt qu’un fort, une enclave fortifiée pour loger habitations et nécessités (un peu comme La Citadelle à Québec), offrant protection aux habitants de l’île contre les razzias des pirates (vraisemblablement des turcs et des berbères); une nouvelle ville fortifiée, probablement pour se substituer à ce qui déjà existait à Rabat, au centre de l’île (un peu comme Valletta avait été érigée comme place fortifiée sur Malte, deux siècles auparavant, en remplacement de l’ancienne capitale, Mdina). Le projet a été abandonné en vertu du fait qu’à la fin du XVIIIe siècle, la menace des maraudeurs était devenue moins grande, et le besoin d’une place forte s’est estompé. J’ai l’impression que l’endroit a été presqu’abandonné, jusque dans la deuxième moitié du XIXe siècle, au moment où les baraques construites par les Chevaliers (et qui existent toujours) ont servi de lieu de convalescence et de cantonnements aux soldats britanniques engagés dans la Guerre de Crimée (une guerre plutôt paradoxale soit dit en passant - voir Orlando Figes, Crimea: The Last Crusade) puis, plus tard, dans la Première Guerre Mondiale (les Anglais entretemps ont construit leur propres baraques pour ajouter, dans la partie sud-ouest du bastion – le développeur entend les déplacer et aligner la façade avec celle des baraques des Chevaliers, en avant de l’hôtel promis…)
Fort Chambray abrita également un hôpital qui a servi entre autre durant la Seconde Guerre Mondiale, pour éventuellement devenir un asile d’aliénés qui ne devait être évacué que dans les années ’80. Le gouvernement de l’époque s’entendit alors pour autoriser un développement immobilier avec la participation d’un investisseur italien. A en juger par les rapports de presse de l’époque, ce fut un désastre et la construction d’unités de logement s’arrêta, jusqu’à ce que Michael Caruana, businessman local, reprit le projet en 2004. Il compléta la Phase 1, où nous demeurons, et construisit la Phase 2. Et c’est là où nous en sommes…


Complétons un séjour de 3 semaines au Fort – le premier en été, et le plus long. Diète serrée et régime d’exercice à «haute octane» (en moyenne 35 minutes de nage et 40 minutes de jogging, à tous les jours sauf les deux dimanche!) Pas plus d’un verre de vin par repas «most of the times comme dirait Dylan…» (Sauvignon Blanc de la maison Medina comme vin de table – très buvable et bon marché!) Probablement les premières vacances de cette durée où on en ressort plusieurs kilos en moins!!!



Fort Chambray, le 30 juin 2011