mardi 3 novembre 2009

Paris & Toronto: 2 opéras et une exposition…

Vus au cours des dernières semaines…

La Flûte enchantée - Impempe Yomlingo

http://www.chatelet-theatre.com/2009-2010/lyrique/la-flute-enchantee-2,361

Au Châtelet, à Paris. Mozart servi à la sud-africaine – et quel spectacle époustouflant! C’est plus qu’une simple version de l’œuvre iconique qui aurait été traduite en une langue étrangère, mais bien une production tout à fait remaniée (si un peu amputée de quelques arias) pour mieux saisir le caractère tout à fait africain que l’on a bien voulu lui donner.

Une nouvelle lecture de la fable, aux accents très ancrés dans la culture de ce coin d’Afrique. Une trentaine de marimbas (ces espèces de xylophone aux lames de bois propres à l’Afrique et l’Amérique latine) comme orchestre symphonique, de part et d’autre d’une scène au plan fort incliné, où les personnages s’exécutent tout en donnant presque un air d’improvisation à leur performance. Prestation endiablée du chef d’orchestre - surtout en donnant l’ouverture - qui se substitue à d’autres joueurs de marimbas tout au long de l’opéra. Vocalement, je ne suis pas sûr que tous les interprètes aient la voix à la hauteur de leur personnages (certainement pas la Reine de la Nuit), mais tout çà s’estompe devant l’impression magistrale de l’ensemble. Manifestement apprécié par une salle comble (nous sommes à la dernière) qui gratifie la troupe de 5 encore!

Produit par la compagnie sud-africaine l'Isango Portobello Company, donné en différents patois sud-africains, entrecoupés d’anglais, avec sous-titres en français en marge de la scène.


Fellini – la Grande Parade

http://www.jeudepaume.org/?page=article&idArt=830&lieu=1

Au Jeu de Paume, à Paris. Qui lance un mois de célébration « Fellinienne » - Tutto Fellini! - dans la ville, dont une rétrospective à la Cinémathèque et une série de conférences à l’Institut culturel italien local.

Organisée en thèmes et plus ou moins chronologiquement. Mélanges de photos, d’affiches originales, d’extraits de films, d’entrevues, avec lui et d’autres dont Pasolini. Moments forts de sa carrière : La Strada, La Dolce Vita – dont la célèbre scène du « presque-baiser » d’Anita Ekberg et Marcello Mastroianni dans la fontaine de Trévi, de l’eau jusqu’aux genoux, est l’emblème de l’exposition – Juliette des Esprits, 8 ½, Satyricon, Fellini Roma, Amarcord, et Casanova de Fellini. Et puis les femmes, de la sienne, Guilietta Masina, à toutes ces anonymes plantureuses qui ornent et définissent en grande partie ses films, symbole tantôt de fertilité, tantôt de sexualité inassouvie, tant chez les adolescents que chez les curés…
C’est la journée d’ouverture, et le directeur de la Fondazione Federico Fellini, si je ne me trompe pas, est là sur place pour commenter l’exposition alors que nous la visitons en petit groupe…


The nightingale and other fables

(photo: Olga Peretyatko as The Nightingale (left) and Ilya Bannik as The Emperor in the Canadian Opera Company's production of The Nightingale and Other Short Fables. MICHAEL COOPER PHOTO)

Un peu d’histoire, gracieuseté de Wikipédia:

« Igor Stravinski commença Le Rossignol en 1908. La composition fut interrompue en 1909, après le premier acte, lorsque Diaghilev commanda au compositeur son premier ballet, L'Oiseau de feu.
« En 1913, après le succès des deux autres ballets du compositeur (Petrouchka et Le Sacre du printemps), le Théâtre Libre de Moscou lui demanda de terminer la composition de l'opéra. Stravinski, étant conscient de l'évolution de son style musical depuis cinq ans, tenta de faire accepter le premier acte seul comme une œuvre complète. Cependant, le refus du Théâtre Libre force le compositeur à revoir l'acte I comme prologue, justifiant ainsi les différences de style avec le reste de l'opéra. Cependant, alors que Stravinski achève la composition, le Théâtre Libre fait faillite, mais, aussitôt, Diaghilev décide de monter l'opéra aux Ballets russes.
« L'œuvre fut créée le 26 mai 1914, sous la direction de Pierre Monteux, avec des décors et des costumes d'Alexandre Benois. À l'initiative de Diaghilev, les chanteurs étaient dans la fosse et étaient joués par des danseurs sur la scène. »

Wow! Quelle production! Sans doute que la musique et l’opéra suffisent à rendre cette œuvre mémorable, mais l’intégration du jeu de marionnettes que contribue Lepage, en plus de la mise en scène qu’on lui connaît, dans ce cas-ci fait toute une différence. En plus de quoi, pour ajouter au spectacle, les chanteurs (accompagnant les marionnettes) qui se retrouvent à jouer dans la fausse remplie d’eau! Performance qui vous comble. Un mélange parfait; plus « multi-art » que multimédia. La critique est unanime http://www.coc.ca/AboutTheCOC/COCInTheNews.aspx?Category=Reviews.

Que 8 représentations à Toronto – nous nous comptons chanceux d’avoir pu obtenir des billets, d’autant plus que nous nous y sommes pris un peu tard (Cynthia a pu néanmoins dénicher des billets aux premières loges – beau cadeau d’anniversaire!)


En passant, si vous vous retrouvez à Toronto et cherchez à bien manger, faites la découverte, comme nous l’avons fait après le spectacle de Lepage, du restaurant « Colborne Lane » au centre-ville – remarquable! http://colbornelane.com/dining_room