Tsukiji (築地市場 Tsukiji shijō): le plus grand marché aux poissons au monde!
Non pas que les marchés aux poissons nous intéressent particulièrement, mais puisque celui-ci est apparemment le plus grand au monde et que c’est quelque chose à voir selon les guides touristiques, nous nous y sommes rendus…à 5 heure du matin! Oui, puisque c’est à ce moment-là que les choses sont à leur meilleur! C’est effectivement peu après que commencent les enchères pour le thon, et c’est là l’attraction. Dans une salle à part toute éclairée au néon s’étalent sur le plancher de ciment nu des dizaines de carcasses de thon gelés, la queue coupée, de tailles différentes mais toutes impressionnantes, allant je dirais d’un à deux mètres de long(on nous informe qu’ils peuvent faire jusqu’à 300 kilos!), portant toutes un numéro, et que les « spécialistes en poisson » s’occupent à examiner pics en main, picotant l' extrémité exposée du poisson pour présumément en juger de la qualité, et ce faire une idée du prix qu’ils sont prêts à offrir à l’encan (photo ci-contre, gracieuseté de www.cityzeum.com) C’est après cet examen que des enchères sporadiques, ici et là, surgissent (il y a un temps où les touristes pouvaient se promener parmi les thons étendus! Ils sont maintenant cordonner au centre de la pièce – on en a même interdit l’accès pour un temps l’an passé, pour se raviser récemment – d’où ils ne peuvent plus que prendre des photos, mais sans flash!)
On sort de l’endroit, tout en évitant camions et charriots qui se promènent à grande vitesse tout autour, dans l’obscurité du petit matin et tout en ignorant royalement curieux et visiteurs – on veut bien vous faire sentir que vous êtes des intrus! – pour déambuler dans l’énorme marché lui-même où les grossistes s’affairent dans leurs étals respectifs à préparer ce qu’ils offriront dans quelques heures, qui des anguilles, qui des pieuvres, qui d’autres variétés à l’infini de poissons et de fruits de mer. Cynthia se fait même éclabousser, de sang ou de quelque fluide d’un poisson qu’on vient de nettoyer et que l’on jette comme çà sur la pile déjà entassée sur la table près de laquelle nous passons – il faut donc tenir ses distances! N’empêche que je prends bien les photos que je veux, et à la distance que je veux…
On raconte dans les musées que c’est le shogun, le premier d’une longue lignée (donc au tournant du 17e siècle), qui aurait vu à ce que des pêcheurs avoisinants viennent s’installer à proximité de sa capitale, Edo, pour le nourrir, lui et son entourage au palais, et leur aurait permis également de desservir la populace du coin («plus de monde en mange, plus il est frais le poisson…! ») C’est après le grand tremblement de terre de 1923 qui aurait détruit le site initial du marché, que ce dernier s’est établi à Tsukiji, au sud de la ville.
En chiffres, Tsukiji, par jour, c’est apparemment plus de 2 246 tonnes de poissons et autres produits de la mer, originaires de partout à travers le monde, près de 450 espèces de poissons en montre, et plus de 10,000 marchands et acheteurs de la ville qui viennent y transiger. C’est véritablement le « ventre de Tokyo » et çà me rappelle les Halles à Paris (du temps qu’elles étaient « dans » Paris même!)
Ci-contre, le marché aujourd’hui; ce qui donne une idée de l’étendue…(gracieuseté www.cityzeum.com)
L’endroit est truffé de petites boutiques de tout acabit, et de restaurants également qui ne sont là que pour satisfaire les appétits très matinaux et vous servir le sushi probablement le plus frais au monde!
Tokyo, le 20 novembre 2009
P.S. Le thon est une espèce menacée; un court vidéo accompagne un article du Washington Post sur la question (http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/video/2007/11/07/VI2007110701905.html) filmé en grande partie au marché Tsukiji