Vue ci-contre de la plage et de la mer du Nord, des hauteurs de Heist
En semaine (vendredi), tôt en matinée (10 heures) et déjà çà s’encombre de touristes! Évidemment, nous ne sommes pas les seuls à vouloir voir Bruges!
Par train de Knokke-Duinbergen (15 minutes au plus), sur la côte, où nous sommes descendus pour quelques jours (Hôtel Monterey – comme un B&B, opéré par une jeune famille – Danielle Heijens; pas loin de la mer – bien recommandable!)
Ai visité une première fois il y a quelque 35 ans, étudiant à Louvain. Une première pour Cynthia.
Une ville qui respire l’ « histoire »; célèbre et prospère à partir du XIIIe siècle comme centre de commerce de tissus, se fournissant entre autre aux filatures anglaises à proximité; puis la rivière qui la relie à la côte, la Zwin, s’ensable et c’est la fin, encore que Bruges demeure politiquement important; mais c’est « Bruges la Morte », comme le rappelle le roman de Georges Rodenbach, publié une première fois en 1892 (et dont on a retrouvé une édition de 2005, en version anglaise, dans une boutique locale… Rodenbach écrivait en français, issu qu’il était du milieu bourgeois flamand où, dans ce temps-là, le français était préféré…) L’endroit a dû être charmant à l’époque…
Premier arrêt, le Béguinage, probablement le plus célèbre – moins élaboré que celui de Louvain, nous verrons, mais plus charmant, peut-être à cause de ce grand espace central, tout en verdure et couvert de grands arbres, où on peut apercevoir quelques sœurs (des bénédictines, on nous informe), marchant rapidement, sans doute pressant le pas vers quelque office religieux ou quelque corvée...
Un petit rappel, les béguinages en Flandres remontent au Moyen-Âge (celui-ci date du XIIIe siècle), constituant des communautés de femmes qui y trouvaient refuge, essentiellement par dévotion religieuse; ceux-ci constituaient de véritables villages auto-suffisants, avec ces résidences (toutes blanchies ici), ateliers de travail, etc. Ils ont été intégrés au Patrimoine Mondial de l’UNESCO au début des années 90s.
Et puis on déambule le long des canaux – Musée Memling (dans le complexe de l’Hôpital St-Jean, où on retrouve les fameux triptyques de Memling et sa « châsse de Ste-Ursule »), Musée Groeninge, avec ses « primitifs flamands » - dont « La Vierge à l’enfant » de Jan Van Eyck, mais aussi des œuvres plus contemporaines (XIXe et XXe siècles).
L’heure du déjeuner; on se rend presque « hors-les-murs », au restaurant « Sans Cravate » (pourquoi ce nom?), une étoile au Michelin. Opéré par un jeune couple : le chef, Hank Van Oudenhove, et sa femme, l’artiste Véronique Bogaert, qui sert aux tables. Restaurant très intime, dans une maison que le couple a complètement rénovée (photos à l’appui, affichées aux murs de la salle d’eau!). Cuisine délicieuse, suffisamment recherchée; plusieurs entrées, entre autre des œufs de caille servis avec de petites crevettes, légèrement relevés d’une sauce hollandaise et de quelques herbes et légumes verts. Comme mets principal, du cabillaud (morue) à peine cuit, servi avec des pommes de terre en mousseline, des morilles, des petits pois verts, dans un jus de poulet. Le tout arrosé d’un Chardonnay du Moutherot, millésime 2007 – je ne connaissais pas, un vignoble dans ce village près de Besançon). Dessert traditionnel de glace au chocolat.
On ressort du restaurant et c’est la pluie – température très belge! Visite rapide de la Grand’Place et du beffroi…que l’on se refuse de graver! Puis marche rapide vers la gare pour reprendre le train vers Knokke – se méfier également : sommes bien sur le bon quai, mais que les trois premiers wagons se rendent à Knokke! Nous nous retrouvons à Blankenberge, sur la côte également, mais du mauvais côté du port de Zeebrugge. Retour à Bruges pour reprendre le train sur Knokke, dans le bon wagon cette fois!...
Nous retournons en soirée – et en voiture cette fois – vers Blankenberge, le long de la côte, pour voir ces fameuses dunes de sable (elles ont disparues il y a belle lurette entre Heist et Knokke, au profit du développement immobilier!), dans une réserve naturelle située entre cette ville et le port de Zeebrugge ("De Fonteintjes") – magnifique et inspirant: çà rappelle le premier quatrain du « Plat pays » de Brel, "...avec de vagues dunes pour arrêter les vagues..."
Knokke Bruinbergen, le 10 juin 2011