dimanche 19 juillet 2009
L’Europe en juillet 2009 - Budapest
Jeudi le 16 juillet
Vol Lufthansa Copenhague – Budapest, en deux étapes, via Munich (on y repassera à quelques reprises encore au cours de ce périple!) Sans encombres.
Première visite à Budapest – territoire vierge! Descendons à l’Intercontinental – havre de confort après le désastre du Kong Frédérik à Copenhague…
Vue également imprenable de la chambre, surplombant le Danube et donnant sur le Palais Royal, juché sur les hauteurs de Buda de l’autre côté du fleuve. Fortes premières impressions. Budapest est une ville « d’eaux » (il y aurait apparemment quelque 120 sources d’eaux minéralisées qui jaillissent des collines de Buda); je profite donc du reste de l’après-midi libre pour aller aux bains du Danubius Hotel Gellért, de l’autre côté du fleuve, dont l’attrait est cette vaste piscine intérieure dans un décor tout à fait art-nouveau (http://www.gellertbath.com/). Je n’y suis évidemment pas seul – alors je fais mon deuil de mes longueurs habituelles. La compagnie est essentiellement locale, ou de touristes hongrois, de tout âge – on vient prendre « les eaux »; c’est un rituel qui a une longue histoire remontant aux romains, et aux turcs spécialement, durant leur occupation respective de la Hongrie. J’évite les massages thérapeutiques, à regret à bien y penser – mon dos aurait pu en bénéficier! Le complexe inclus également des terrasses et une énorme piscine extérieure (incluant vague artificielle!) fort fréquentées par la jeunesse locale, spécialement sous ce soleil particulièrement ardent aujourd’hui – il fait au moins 35 degrés!
Dîner en compagnie de notre hôte Andras, le CEO de la société locale, accompagné, au grand plaisir d’André, de son prédécesseur Péter, très distingué et très attachant personnage, une sommité dans le domaine de la propriété intellectuelle – ce qui nous rappelle que la Hongrie a produit, et produit toujours, quantité d’experts au rayonnement international dans bien des domaines – dans un restaurant situé à proximité du château de Buda, le Manna Lounge (http://www.mannalounge.com/); excellent dîner, à déguster la soupe glacée au yaourt du jour et un mets très local, un ragoût de silure (catfish) à la sauce au paprika – délicieux!
Vendredi le 17 juillet – l’anniversaire de naissance de Laurence; 32 ans déjà... Petit tour de ville en autobus pour touristes, en attendant notre rendez-vous en après-midi. Tous les principaux sites de la ville, en vitesse : la synagogue et la juiverie; l’avenue Andrassy et le square des Héros; la colline du Palais, l’église Matthias, puis la citadelle, offrant un panorama unique de la ville du haut de ses 400 mètres, vue imprenable du Danube et de ses ponts, pour finir par le Parlement le long du fleuve.
Dîner au BorLaBor, http://www.borlaboretterem.hu/en/, menu local, avec un jeune Canadien, le fils des voisins d’André en Ontario, en Hongrie depuis plus 9 ans, à enseigner l’anglais – en apprenons beaucoup sur la Hongrie, pas seulement Budapest, et ses habitants, du moins tels que perçus par un jeune homme aux observations très perspicaces…
Samedi le 18 juillet. Profite des quelques heures qui me restent à Budapest, avant de partir pour Madrid vers midi, pour retourner sur les hauteurs de Buda, à pied cette fois, en empruntant le pont Széchenyi, tout près de l’hôtel, et le funiculaire pour accéder au Palais Royal (un complexe énorme au mélange architectural tirant dans l’ensemble sur le néo-classique et reflétant plusieurs rénovations au cours des temps depuis son apogée au 15e siècle – aujourd’hui abritant de nombreux musées dont la Galerie Nationale, la Bibliothèque Nationale et le Musée National d’Histoire).
Une fois sur le promontoire, parcours les rues avoisinantes pour voir les principaux sites dont l’église Matthias, nommée en l’honneur d’une des figures les plus historiques de Hongrie, le roi Matyas, de style néo-gothique – du moins à en juger de l’extérieur puisqu’on n’a pas accès à l’intérieur, rénovations obligeant – totalement reconstruite – en style très « romantisée » j’ai l’impression – suite aux attaques et assauts répétés au cours des âges, que çà soit par les turcs au moment de leur invasion au 16e siècle, ou par les autrichiens qui reprirent Budapest des mains des turcs pour l’assujettir au règne des Habsbourg à la fin du 17e siècle.
Visite impromptue à la Fondation Culturelle Hongroise (http://www.mka.hu/engfooldal800600.html), qui loge dans un bel édifice néo-gothique sur la place principale près de l’église Matthias; exposition entre autres des sculptures métalliques plutôt insolites de l’artiste contemporain Szlávics László – figures humaines à têtes d’oiseau!
De retour du côté de Pest, m’arrête un moment pour apprécier ce que le « Four Seasons » à fait du « Gresham Palace », cette résidence palatiale construite au début du 20e, dans le pur style Sécession – qui définit l’architecture hongroise de l’époque – par la compagnie d’assurance étrangère du même nom, comme dernier hôtel de grand luxe à Budapest, l’unifolié tout déployé flottant devant sa façade (http://www.grandluxuryhotels.com/fr/hotel/four-seasons-hotel-gresham-palace-budapest)
Budapest est évidemment très riche en histoire, le produit d’un peuple fier de son héritage et dont on sent le ressentiment à peine caché d’un peuple au glorieux passé, mais au territoire malheureusement considérablement réduit (des trois quarts) – prix à payer pour avoir été vu par les artisans alliés du Traité de Versailles comme une des causes premières de la Grande Guerre. C’est aussi un modèle de « résistance » - Buda aura été assiégée plus d’une trentaine de fois au cours de son histoire! – et dont le plus frais à la mémoire est la « révolution » d’octobre 1956 contre le joug soviétique et qui devait trouver un dénouement tragique, avec entre autres l’exil de milliers de Hongrois à l’étranger dont une bonne part au Canada (voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Insurrection_de_Budapest)
Je lisais récemment comment la Hongrie avait ouvert officiellement sa frontière avec l'Ouest (l'Autriche) deux mois avant la chute du mur de Berlin, permettant ainsi à des milliers de "touristes" Est-Allemands, campés en Hongrie, d'émigrer bien avant vers l'Allemagne de l'Ouest. La Hongrie avait déjà rompu depuis plusieurs mois avec le reste du bloc socialiste de l'Europe Centrale, avec l'accord tacite de Gorgachev...Le 23 octobre 1989, les Hongrois fêtent la proclamation de la république de Hongrie, un peu comme l'aboutissement final du soulèvement de 1956.