lundi 1 octobre 2007

Cordoue – La Mezquita


Cordoue – La Mezquita

Le 30 septembre

Une fois l’hôtel trouvé – ce qui ne put se faire qu’avec la réception au bout du portable après avoir tourné en rond dans des rues pas plus larges que la voiture! – et un repas rapide, nous déambulons vers le centre historique de Cordoue qui s’articule autour de la mosquée – La Mezquita.

L’histoire de ce remarquable édifice commence par une transaction. Les musulmans de plus en plus nombreux après leur arrivée au début du 8e siècle cherchent un lieu de culte et achètent la moitié d’une église catholique, l’église Saint Vincent, pour y pratiquer côte à côte avec les chrétiens – on imagine difficilement la chose aujourd’hui! Puis ils achètent le reste de l’église et construisent une mosquée à même les matériaux de l’église, ce qui explique en partie la rapidité avec laquelle elle fut construite, soit de 785 à 793. Pour nombre de raisons – en autres la dimension des matériaux avec lesquels ils ont dû composer – l’architecture de cette mosquée diffère de celles construites depuis Mahomet et notamment celle du Dôme du Rocher à Jérusalem construite il y a 100 ans auparavant. La trouvaille de Cordoue, ce sont les arcades à deux paliers, qui faute de colonnes suffisamment élevées en partant, créent l’impression de hauteur qui marquaient les premières mosquées. Le style devait se retrouver dans les mosquées qui vinrent après.





En y entrant, c’est l’impression frappante : une foret d’arcades qui se dessinent dans la pénombre, et ce sentiment d’isolement soudain du monde extérieur (en dépit des hordes de touristes et de tours guidés!) qui devait inciter à la prière.

Chose unique à cette mosquée cependant, et qui la rend un peu tristement célèbre, c’est qu’on y retrouve en son sein une cathédrale! Eh oui, une fois l’Andalousie redevenue chrétienne, l’évêque du coin, en dépit des protestations locales mais avec l’aval du nouveau roi venu de l’étranger, Charles Quint, décide de l’aménager au cœur de la mosquée. Ce qui donne l’ensemble architectural le plus incongru qu’il m’ait été donné de voir, et qui faisait dire à Charles Quint après avoir vu l’ouvrage et se rendant compte de sa faute initiale : « vous avez construit ici ce que d’autres auraient aussi pu faire ailleurs, et ce faisant avez détruit ce qu’il y avait d’unique au monde !»

Curieusement, au moment même où Charles Quint faisait ce commentaire, il autorisait la construction d’un palais à son intention dans l’enceinte même de l’Alhambra. Le palais est impressionnant par la simplicité du concept mais la prétention de ses dimensions tranche avec l’élégance subtile et proportionnée des palais nasrides adjacents.